Gentinnes (B) et Kinshasa (RDC)

Suite à la très belle collaboration de l’année passée, la Petite Ecole de Gentinnes et le Complexe Scolaire La Colombe à Kinshasa ont décidé de prolonger les échanges en réalisant ensemble une 2e année de projet Le Son d’Enfants.

La Petite Ecole: Mme Alix Meuron et ses 24 élèves de 5e primaire (13 filles / 11 garçons).

La Colombe: Mr Lambert et Mr Kanyki et leurs 42 élèves de 5e année (26 filles / 16 garçons).


Vendredi 4 octobre

Pour cette 4e année de projet Le Son d’Enfants à Gentinnes, ce sont les 24 élèves de 5e primaire qui travailleront ensemble à créer une émission radio citoyenne et engagée.

 

Pour démarrer l’animation, je commence par leur expliquer les objectifs du projet:

  • favoriser le droit à la parole des Enfants,
  • leur permettre d’agir pour un monde meilleur,
  • leur donner l’opportunité d’être en contact avec une autre classe participant au projet au Congo.

Ensuite, les élèves découvrent leur futur meilleur ami : le MICRO-ENREGISTREUR! C’est grâce à lui que les élèves pourront dialoguer avec la classe de La Colombe au Congo. Ils enregistreront leurs questions par exemple, j’enverrai les sons à Kinshasa pour que les enfants puissent écouter et répondre aux questions et en poser à leur tour.

Pour ce premier contact, nous avons fait un enregistrement “tourné-monté”. J’ai posé les questions dans un ordre réfléchi pour que toutes les réponses enregistrées à la suite l’une de l’autre forme déjà une petite histoire.

Et après un petit travail de montage (on enlève les petits “clics”, on supprime quelques silences, on superpose quelques sons, on ajoute une ambiance enregistrée dans la cour de récréation, un peu de musique…), et voilà le résultat:



Deuxième partie de l’animation: la discussion philosophique!

Commençons par fixer quelques règles pour pouvoir discuter sereinement en groupe. Qui veut suggérer une règle? Alexis lève le doigt, attend d’avoir la parole avant de proposer son idée… En fait, il a déjà tout compris 😉

Ensuite, il est temps d’établir les exigences d’une discussion philosophique:

  • Réfléchir avant de parler.
  • Penser ce que l’on dit.
  • Argumenter sa parole.
  • Donner un exemple pour illustrer sa parole.

Pendant la discussion, 3 rôles sont distribués à 3 enfants:

  • Le gardien des règles précitées.
  • Le distributeur de parole (à ceux qui lève le doigt pour la demander)
  • Le synthétiseur qui va noter les mots-clés de la discussion au tableau pour pouvoir en retracer le fil.

Le thème du jour: L’identité.

On lance le dé et c’est parti pour une série de questions:

  1. Est-ce que votre nom définit votre identité?
    “si mes parents avaient décidé de m’appeler par un autre prénom que le mien, je serais toujours le même”, “si mon nom de famille était différent, cela voudrait dire que j’aurais d’autres parents, une autre éducation, je serais différent”, “si je portais le nom de famille de ma maman plutôt que celui de mon papa, les gens sauraient que je suis de confession juïve”…
  2. Etes-vous vraiment la personne que vos professeurs pensent que vous êtes?
    “En classe, je dois faire semblant d’être sage”, “c’est plutôt avec mes amis que je suis vraiment moi”, “je fais des efforts pour rester calme en classe, je ne suis pas comme ça naturellement”, “à la maison, on m’éduque à être sage à l’école”…
  3. Serez-vous la même personne quand vous serez très vieux?
    “Quand je serai vieux, j’aimerai peut-être les petits pois et les mots croisés, mes goûts changeront”, “Je serai toujours passionné par le foot ou le rugby”…
  4. Si, pour une raison quelconque, vous perdriez l’usage de votre langue, seriez-vous encore vous-même? 
    “Ce serait plus compliqué, mais je trouverais un autre moyen de communiquer et je resterais la-même”, “Moi, je suis tellement bavard que je ne serais plus le même si je ne pouvais plus parler, hein oui madame Alix? ;)”

Toutes ces questions sont un prétexte pour parler de tout ce qui constitue notre personnalité, notre identité. Nos parents, notre pays de naissance, la fratrie, notre âge, la présence ou l’absence de handicap, notre physique, le regard des autres… Quand on comprend que notre identité est composée d’un nombre infini de circonstances particulières, on peut mieux comprendre pourquoi une autre personne a une identité différente, qu’elle pense et agit autrement que nous. Que ce soit nos parents, notre voisin de banc ou un enfant du Congo.

Fin de l’animation. Merci les enfants pour votre participation active aux discussions. On se revoit vendredi prochain 🙂

Fred, animatrice Le Son d’Enfants


Vendredi 11 octobre

La 2e animation est l’une des préférées des enfants car ils vont découvrir leur classe jumelle.

Pour l’heure et surtout AVANT de leur présenter le Congo et les élèves da la Colombe, les élèves de la Petite Ecole vont devoir remplir un petit questionnaire: « un relevé des représentations ». Comment imaginent-ils le Congo et la vie des élèves de la Colombe? Grâce à une série de questions, les enfants vont livrer les préjugés qu’ils peuvent avoir sur ce pays et ses habitants.

  • Cite 4 mots qui te font penser au Congo.
  • Si tu vivais au Congo… A quoi ressemblerait ta famille?
  • … Mangerais-tu la même chose?
  • … T’habillerais-tu de la même façon?
  • … A quels jeux jouerais-tu à la récréation?
  • Dessine ce que tu verrais de la fenêtre de ta chambre si tu habitais au Congo.

Les mots cités à la première question sont tous mis au tableau pour former un nuage de mot autour du Congo. Je vous laisse le découvrir:

 

Les enfants garderont ce questionnaire dans leur cahier de travail. Ils pourront y retourner plus tard pour voir si leurs impressions du début ont changé suite aux différentes rencontres sonores qu’ils auront l’occasion de vivre avec la classe du Congo.

A la découverte du Congo

On ferme les rideaux, on éteint la lumière et on allume le projecteur pour découvrir le Congo, ses paysages, ses animaux… et surtout le Complexe Scolaire de la Colombe, les élèves de la classe jumelle et Lambert et Kanyki, leurs instituteurs:


Et parce que c’est toujours gai de les entendre, voici les élèves de La Colombe qui disent bonjour à la Belgique: en français, mais aussi en Lingala, en Kikongo, en Swahili et en Tshiluba:



Et comme, dans le projet Le Son d’Enfants, on aime bien communiquer, les élèves de la Petite Ecole ont préparé une petite présentation de la Belgique et de leur école à l’attention des enfants de la Colombe:



Bonne écoute de tous ces sons au Congo. On attend vos réponses et de vos nouvelles avec impatience 🙂

Fred, animatrice Le Son d’Enfants


Samedi 2 novembre à Kinshasa

Les élèves de la Colombe ont bien reçu la présentation de La Petite Ecole et de la Belgique réalisée par leur classe jumelle. Eux aussi se sont prêter à l’exercice en se rendant carrément dans un studio d’enregistrement pour immortaliser leur parole. J’ai mis quelques images sur le son reçu du Congo. Bon visionnage 🙂


Vendredi 8 novembre à Gentinnes

En voilà une animation importante aujourd’hui puisqu’il s’agit de déterminer quel sera le thème des émissions de La Petite Ecole de Gentinnes et de La Colombe.

Mais avant ce travail rigoureux, les enfants sont impatients d’avoir des nouvelles de leur classe jumelle en République Démocratique du Congo:



Retour à l’animation “Choix du thème”

Le choix se fera en 2 étapes. Aujourd’hui, les élèves de Gentinnes travailleront en petits groupes. Chaque groupe proposera et défendra 2 sujets devant le reste de la classe. Puis un vote à bulletin secret définira les 4 sujets qui seront proposés à l’école jumelle à Kinshasa.

Au terme de ce processus, voici les 4 sujets retenus et proposés aux élèves de la Colombe:



A vous de jouer les élèves de La Colombe. On attend votre verdict :))

Fred, animatrice Le Son d’Enfants


Le 19 novembre à Kinshasa: choix du thème

Article 13. de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant.
L’enfant a droit à la liberté d’expression. Ce droit comprend la liberté de rechercher, de recevoir et de répandre des informations et des idées de toute espèce, sans considération de frontières, sous une forme orale, écrite, imprimée ou artistique, ou par tout autre moyen du choix de l’enfant.
A Gentinnes et à Kinshasa, les enfants ont décidé démocratiquement de parler ensemble du Droit des Enfants à l’Education dans leur future émission Le Son d’Enfants.



C’est donc L’accès à l’Education qui sera le thème central des émissions belges et congolaises.


Vendredi 20 décembre à Gentinnes

Au programme de cette animation: apprendre aux élèves à utiliser le micro-enregistreur tout seuls. Je dessine un schéma du micro au tableau et j’explique comment allumer l’appareil, protéger les micros avec un bonnet de mousse, pré-régler les niveaux sonores, lancer l’enregistrement, l’interrompre, le relancer, l’arrêter…

Et pour partir en reportage, il faudra désigner un.e technicien.ne pour manipuler l’enregistreur, un.e journaliste pour poser les questions et un.e scripte pour noter toutes les informations utiles dans un cahier.

Afin d’assimiler ces informations, rien ne vaut un peu de pratique.

Commençons pour les interviews. Voici 2 exemples réalisés en une seule prise et sans trucage pour les élèves eux-mêmes.

Interview d’Alexandre qui vient de jouer un extrait de Cyrano à son cours de théâtre:



Interview de Raphaël, fan de motocross:



Et enfin, un petit micro-trottoir sur le cadeau demandé au Père Noël:



Maintenant que la technique est au point, discutons de ce dont les enfants ont envie de parler dans leur émission. Définissons d’abord le sujet. Le Droit à l’Education fait partie des Droits Humains. En quoi consiste ce droit:



Alors, de quoi allez-vous parler pendant votre émission radio sur le Droit à l’Education?

Depuis quand et pourquoi l’école est-elle obligatoire? Est-il possible pour un enfant de ne pas aller à l’école et de travailler?

Un petit rappel de l’histoire de l’Enseignement en Belgique permettrait de poser les bases. Et si on contactait Christine Brison, l’échevinne de l’Enseignement à Chastre, pour lui proposer de venir nous raconter tout ça? Elle pourrait aussi nous expliquer les différents réseaux existants et nous parler des écoles de la commune. On pourrait aussi rencontrer le papa de Cécile (en P6) qui est directeur du SEGEC (Secrétariat de l’Enseignement Général de l’Enseignement Catholique).

Et si on parlait des méthodes d’apprentissage alternatives. Comme notre projet “Ose le vert” ou “L’Ecole Démocratique de l’Orneau” à Gembloux…

On pourrait poser des questions aux copains du Congo sur la situation de l’Enseignement dans leur pays. Dans un de leur son, ils disaient que “la gratuité de l’enseignement” était un sujet majeur d’actualité dans les journaux congolais.

Existe-t-il des “Enseignants sans Frontière” comme il y a des “Journalistes” ou des “Médecins” sans frontière?

Il va falloir faire le tri dans toutes ces bonnes idées 😉

 


Début janvier à Kinshasa

Période d’évaluation et de fêtes de fin d’années obligent, nous avons peu de nouvelles de La Colombe. Nous avons cependant reçu leur programme pour les semaines qui viennent:

  • Exploitation du thème par les 2 enseignants de la classe et choix de deux intervenants: un ministre et un professeur à l’Université de Kinshasa.
  • Initiation à l’usage du micro-enregistreur en vue de faire un reportage lors de l’action citoyenne.
  • Conférence animée par Charles Mbutamuntu, ministre provincial de l’Education Nationale que le thème “La gratuité de l’Enseignement de base en RDC”.
  • Intervention avec le professeur Bamfumu, spécialiste de l’Enseignement de l’UNIKIN.
  • Préparation de l’émission avec les journalistes Lutu Sambo et Gérard Mutombo de la chaîne nationale RTNC.
  • Emission de jumelage avec la classe de P6 (qui a fait le projet l’an passé) pour leur maturité et expérience sur le projet.
  • Visionnage du film “Sur le Chemin de l’Ecole”


Mardi 18 février à Gentinnes

 

Dans le projet Le Son d’Enfants, on aime bien que les enfants puissent rencontrer les responsables politiques de leur commune.

Pour leur émission sur le Droit à l’Education, les élèves de Gentinnes ont tout naturellement invité en classe Christine Brison, échevinne de l’enseignement (et de la participation!). Et c’est avec beaucoup de gentillesse qu’elle s’est prêtée au jeu de l’interview. Au menu: des questions sur la gratuité de l’enseignement et sur les différentes écoles et réseaux en Belgique.



 


Semaine du 17 février à Gentinnes

Les élèves de La Petite Ecole ont visionné le très beau film “Sur le chemin de l’école”. Ce dernier leur a inspiré des questions qu’ils posent à leur classe jumelle au Congo.



Mercredi 11 mars à Gentinnes

Les élèves de Madame Alix ont reçu en classe Aurélie De Zutter (la maman de Léopoldine!) qui est institutrice à l’hôpital pour l’école Escale d’enseignement spécialisée de “type 5”.

Comment se déroulent les cours à l’hôpital ou dans les centres de jour? Est-ce gratuit? Quels sont les différents “types” de l’enseignement spécialisé ? Les enfants de l’enseignement spécialisé peuvent-ils retourner dans l’enseignement ordinaire? Vous saurez tout en écoutant l’interview d’Aurélie.


A quand un projet “Le Son d’Enfants” à l’hôpital? Chez Geomoun, on est partant!


16 mars: fermeture des écoles pour cause de crise sanitaire du COVID-19

Ca y est, c’est officiel, le Conseil National de Sécurité belge ordonne la fermeture des écoles en Belgique afin de lutter contre la propagation du Coronavirus. Et quelques jours plus tard, ce sont les écoles des autres pays participant au projet Le Son d’Enfants qui seront elles aussi fermées. Le projet est interrompu jusqu’à nouvel ordre. Et nous en sommes bien tristes.


On garde le contact malgré le confinement

A la Petite Ecole de Gentinnes, les cours s’organisent malgré le confinement, grâce à la vidéo conférence. Madame Alix fixe des rendez-vous à sa classe plusieurs fois par semaine. D’une part, pour garder le contact, mais aussi pour revoir des matières qui n’auraient pas été suffisamment comprises.

Madame Alix m’a invitée à l’une de ces vidéo-conférences afin de faire le point sur le projet Le Son d’Enfants.

Le projet de la classe était de faire un petit tour du monde du droit à l’éducation. Chaque enfant était chargé de contacter des amis ou de la famille à l’étranger pour faire le point sur l’accès à l’éducation dans les différents pays. Et pour l’occasion, les élèves ont rajouté quelques questions sur le confinement:

“Comment se passe le confinement dans votre pays?”, “Est-ce que l’école vous envoie du travail à la maison?”, “Faites-vous des vidéos conférence avec votre classe?”… en France 🇫🇷, en Suède 🇸🇪, en Espagne 🇪🇸, en Argentine 🇭🇳, au Sénégal 🇸🇳, en Corée 🇰🇷, aux Etats-Unis 🇺🇸 , en Australie 🇦🇺 …